Une «éthique de la terre» pour sauver la montagne

Une «éthique de la terre» pour sauver la montagne
di Roberto Willien
(pubblicato su Corriere della Valle del 13 maggio 2021 e su Montagnes Valdôtaines n. 142, gennaio 2022)

Le salut du monde est dans l’état sauvage” disait Henri-David Thoreau, una maxime qui semble bien inspirer un collectif qui s’oppose in France à l’agranissement d’un domaine skiable dans le massif des Ecrins dans les Hautes-Alpes. Car le domaine La Grave-La Meije, qui s’étend aujourd’hui sur 2200 mètres de dénivelé, est en passe de devenir «un énième super-domaine de ski» avec les domaines de l’Alpe-d’Huez et des Deux-Alpes. Et ce grace à la réalisation d’un dernier tronçon du “téléphérique des glaciers” qui permet aujourd’hui d’atteindre 3200 mètres d’altitude sur le glacier de la Girose et pourrait bientot culminer à 3600 mètres. Face à ce «projet dantesque», des riverains et de nombreuses personnalités du sport, de la culture ou de la politique parmi lesquelles figurent l’alpiniste Reinhold Messner, le trailer Kilian Jornet, la navigatrice Isabelle Autissier, l’activiste José Bové, l’alpiniste Catherine Destivelle, le philosophe Bruno Latour, l’ancien ministre français de l’écologie, Nicolas Hulot ou la chanteuse Axelle Red se sont mobilisés. Ils viennent de signer une tribune publiée dans le journal Le Monde daté du 8 mai 2021 pour lancer un appel à «réinventer de nouvelles formes de relations à ce milieu de vie fragilisé» qu’est la montagne. Dans leur démarche, les signataires s’inspirent notamment des travaux de l’ingénieur forestier américain, Aldo Leopold, l’un des pionniers de la pensée écologique, qui en 1944 réfléchissait notamment sur «l’éthique de la terre», comme précisé d’emblée par les auteurs du manifeste. Au bout de ses réflexions, Leopold préconisait un changement de perspective qui devait nous amener à «penser comme une montagne». Il est en quelque sorte le précurseur du principe de subsidiarité: «Une éthique de la terre ne peut certes pas empêcher l’altération, la gestion et l’usage des ressources mais elle affirme leur droit à perdurer». L’homme n’est plus «conquérant de la communauté de la terre» mais il est «membre de celle-ci», ce qui implique «respect, amour et admiration pour la nature».

Dans la foulée de la pensée d’Aldo Leopold, le collectif s’interroge sur la façon de faire dialoguer les différents professionnels de la montagne pour dépasser la seule logique du profit qui pousse à aller chercher toujours plus loin l’or blanc, et pour combien d’années encore compte tenu des aléas des changements climatiques. Il serait en revanche urgent de prendre conscience de la fragilité de l’homme, comme la crise sanitaire actuelle l’a d’ailleurs tristement rappelé, et de notre écosystème, dont la souffrance des glaciers qui ne cessent de reculer est un signe incontestable. Ils prônent à considérer le glacier tel qu’il est, une «entité vivante» avec laquelle un dialogue s’impose si l’on veut éviter la catastrophe annoncée. Car le glacier, tout comme les autres éléments du paysage, fait partie d’une même communauté de vie au meme titre que les hommes et les animaux qui le peuplent. Sortir du tout-économique pour repenser un nouveau modèle de développement de la montagne nécessite alors une prise de conscience écologique et éthique de la part des citoyens, ce qui signifie aussi impliquer davantage les habitants dans les politiques d’aménagement. Renouer nos liens avec la nature et prendre soin des ressources disponibles au lieu de les exploiter à outrance est enfin le vœu  qu’expriment les signataires pour envisager une meilleure coexistence entre l’homme et son milieu.

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Une «éthique de la terre» pour sauver la montagne ultima modifica: 2022-07-18T04:33:00+02:00 da GognaBlog

2 pensieri su “Une «éthique de la terre» pour sauver la montagne”

  1. Anche La Grave, la stazione diversa, il modello per uno sci vero ricco di emozioni, sta capitolando. Il suo vecchio ingegnere creatore è stato estromesso dai finanziatori d’assalto, con la complicità delle amministrazioni pubbliche locali, spesso le più infide e pericolose in questo tipo di operazioni. Si direbbe proprio che questa volta ce l’hanno fatta. Ovviamente dicono che vogliono mantenere intatto questo tempio del freeride internazionale ma è chiaro a tutti, anche a loro, che non è così. Le menzogne governano questo povero mondo stanco, sovraffollato da imbecilli e da ruffiani.

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